La Maladie de Horton, appelée aussi artérite temporale ou artérite à cellules géantes est une maladie inflammatoire de la paroi des grosses artères, les vaisseaux sanguins qui transportent le sang riche en oxygène à partir du cœur vers le reste du corps. Elle affecte en particulier les artères qui irriguent la tête et le cou.
Elle survient en général chez les personnes âgées de plus de 50 ans. L’incidence augmente avec l’âge avec un pic de fréquence vers 80 ans; l’âge moyen au moment du diagnostic est d’environ 75 ans. Cette maladie est par ailleurs marquée par une prédominance féminine (2 femmes pour un homme)
La Maladie de Horton se manifeste principalement par des maux de tête, des douleurs et des difficultés lors de la mastication (claudication des mâchoires)et une perte de poids. Prés d’une fois sur 2 elle s’accompagne de douleurs inflammatoires des épaules et des cuisses (pseudo-polyarthrite rhizomélique). Elle peut également engendrer des complications plus sévères telles que la cécité et des accidents vasculaires cérébraux.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens(corticoïdes)restent la base du traitement de la maladie, malgré l’arrivée des immunosuppresseurs qui ont démontré une efficacité relative. Ils sont généralement prescrits par voie orale. Bien que très efficaces pour induire la rémission de l’inflammation et prévenir des complications(cécité), leur administration prolongée et à fortes doses est responsable de nombreux effets secondaires tels que le diabète, hypertension artérielle, ostéoporose et prise de poids. En outre, des poussées aigues ou des rechutes sont fréquemment observées après réduction des doses ou arrêt de corticothérapie. La recherche de nouveaux médicaments ou de stratégies diminuant les doses de cortisone est donc une préoccupation importante. L’apparition des thérapies ciblées dont les anticorps monoclonaux ouvre de nouvelles perspectives.
Une surexpression d’une protéine impliquée dans de nombreux processus inflammatoires, l’interleukine 6 (IL<6), a été mise en évidence chez les patients atteints de la Maladie de Horton. Le tocilizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui va bloquer l’action de cette protéine. Ce médicament a été approuvé dans plus de 70 pays et est commercialisé en France depuis décembre 2009 dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et des arthrites idiopathiques juvéniles systémique et polyarticulaire chez l’enfant.
Une étude clinique est actuellement menée avec le tocilizumab dans le traitement de la Maladie de Horton. Cette étude vise à déterminer si l’association du tocilizumab à la corticothérapie permet de réduire la durée du traitement par corticoïdes, minimisant ainsi leurs effets secondaires à long terme, et d’améliorer la durée de la maintenance de la rémission. Pour tenter de répondre à ces questions, il est prévu d’inclure 250 patients dont environ 14 en France. Les patients doivent être âgées de 50 ans et plus et avoir présenté des signes ou des symptômes de la maladie au cours des 6 dernières semaines. Cette étude est menée dans les services de Médecine Interne de Bobigny, Bondy, Brest, Lille, Marseille, Mulhouse et Paris.
Pour plus de renseignements concernant cette recherche biomédicale, vous pouvez contacter l’Association de patients << Wegener Infos et Vascularites >> (téléphone:0962101313 ou par mail Wegener.infos.vascularites@orange.fr) ou vous rendre sur le site internet de l’étude http://gca-study.com/regions/fr.
Professeur Eric Hachulla
Coordonnateur du Centre de Référence des Maladies Auto-Immunes et Maladies Systémiques Rares.