LE LUPUS : Le lupus érythémateux disséminé est une maladie systémique liée à la production d’auto-anticorps, dont la sévérité est extrêmement variable, allant de la forme cutanée prédominante aux complications viscérales graves, rénales, cardiovasculaires, pulmonaires ou neurologiques. IL EXISTE DES TRAITEMENTS COMMUNS A TOUS LES RIC? QUELS SONT LES TRAITEMENTS PLUS SPECIFIQUES DU LUPUS ? L’hydroxychloroquine (Plaquenil), assez peu utilisée dans les autres rhumatismes inflammatoires, occupe une place prépondérante dans le lupus. C’est un traitement qui joue un rôle majeur dans la prévention des poussées et des complications graves de la maladie. Tous les patients lupiques doivent prendre ce traitement, sauf contre-indication. De même, le mycophénolate mofétil (Cellcept) et l’azathioprine (Imurel)sont des immunomodulateurs qui peuvent être utilisés dans certaines complications du lupus, alors qu’ils ne sont pas ou peu utilisés dans les autres rhumatismes inflammatoires. Le belimumab, premier biomédicament à avoir prouvé son efficacité dans le lupus, peut être utilisé chez les patients ne répondant pas aux traitements de fond conventionnels ou chez les patients nécessitant de fortes doses de cortisone. Le belimumab n’est autorisé qu’au cours du lupus à l’heure actuelle. EXISTE-T-IL DES MEDICAMENTS QUIS SONT ESSAYES DANS LE LUPUS, MAIS QUI INITIALEMENT ONT ETE UTILISES DANS D’AUTRES RIC? C’est plutôt l’inverse! Parfois, les traitements utilisés dans la polyarthrite rhumatoïde sont essayés par la suite dans le lupus. Par exemple, le rituximab, médicament de la polyarthrite rhumatoïde et qui n’a pas d’autorisation de mise sur le marché dans le lupus, a montré une certaine efficacité dans notre pratique, alors que les essais cliniques de ce médicament au cours du lupus ont été négatifs. QUE PEUT-ON DIRE SUR L’EFFICACITE DES TRAITEMENTS ACTUELS? Les traitements conventionnels comme l’hydoxychloroquine, le méthotrexate, l’azathioprine ou le mycophénolate mofétil sont efficaces pour la majorité des patients. Pour la minorité de patients réfractaires aux traitements conventionnels, il est parfois nécessaire d’initier un traitement ciblé (biomédicament). Il est particulièrement important d’avoir un suivi régulier dans cette maladie pour détecter au plus vite les poussées et initier immédiatement le traitement nécessaire. QUELS SONT LES ESPOIRS DE LA RECHERCHE A COURT ET MOYEN TERMES? Nous espérons mieux comprendre le rôle de certaines cellules impliquées dans le mécanisme de la maladie et qui ont été un peu négligées jusqu’à présent. Je pense notamment aux polynucléaires neutrophiles (ndrl : un type de globules blancs) qui jouent un rôle plus important que ce que l’on croyait. Nous nous intéressons également aux lymphocytes T folliculaires helper, qui ont un rôle majeur dans la stimulation des lymphocytes B (ndrl : cellules jouant un rôle dans la réponse immunitaire). Des essais cliniques visant à bloquer ces lymphocytes sont en cours. La recherche de biomarqueurs, permettant de mieux prédire pour chaque patient la survenue de complications, constitue également un axe de recherche important.
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