Le Lupus est rare chez l’homme en fonction des séries. Il semble y avoir chez l’homme plus d’atteintes rénales mais ceci est controversé. Il semble aussi y avoir plus de manifestations neurologiques, de manifestations thrombotiques, cardiovasculaires, de sérite, d’arthrite, d’hépatomégalie, d’infections… mais ceci est trés variable d’une série à l’autre.
Tan et coll. rapportent les données d’une série de 1979 patients issus de la Hopkins Lupus Cohort. De cette cohorte ont été extraits 157 hommes (66,2% d’hommes blancs, 33,8% d’hommes Afro-Américains). Ils ont été comparés aux 1822 femmes (59,8% de femmes blanches et 40,2% de femmes Afro-Américaines). Le suivi moyen était de 6,02 ans (extrêmes : 0 – 23,73 ans).
Après ajustements pour l’ethnie, le passé tabagique, l’âge de la dernière évaluation et la durée d’évolution du Lupus, les hommes apparaissent plus âgés au diagnostic (30 ans dans 67,3% des cas versus 48,9% des cas), ont un plus bas niveau d’éducation, ont moins souvent de rash malaire (39,7% versus 52,4%), moins de photosensibilité (40,4% vs 55,5%), moin,s d’ulcérations buccales (34% vs 52,9%), moins fréquemment d’alopécie, de phénomène de raynaud et d’arthralgies.
Si des anticorps anticardiolipine étaient retrouvés dans les deux sexes dans environ 50% des cas, la présence d’un Lupus anticoagulant s’avère plus fréquente chez l’homme (41,3% vs 25,3%). Une plus grande fréquence des thromboses veineuses profondes est aussi rapportée chez l’homme (19,9% vs 13,3%, OR=1,7; IC 95% = 1,1 – 2,7). Les hommes avaient aussi plus souvent une insuffisance rénale (34,1% vs 18,9%).
Les auteurs concluent qu’il existe des différences importantes dans l’expression clinique du Lupus chez l’homme comparativement à la femme.
Pr Eric Hachulla (CHRU de Lille)